Gala's blog | Le No-Bra pour s’émanciper de l’hypersexualisation de la poitrine
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Le No-Bra pour s’émanciper de l’hypersexualisation de la poitrine

Nous sommes nombreuses par ici à avoir fait tomber le soutif. Si l’aspect « confort » est indéniablement l’une des principales raisons d’arrêter de porter des soutiens-gorges, c’est aussi un excellent moyen de s’émanciper de l’hypersexualisation de la poitrine ! 

Photo by Pablo Heimplatz on Unsplash

 

D’une taille de bonnet

 

Trop petits, trop gros, avec effet gants de toilettes ou en forme de poire, tétons trop foncés ou même trop clairs … Les seins sont en permanence jugés et sont une source infinie de complexes chez la femme. Comment ne pas complexer d’ailleurs ? Je ne passe pas une semaine sans m’entendre dire que mes seins sont trop petits. Tout le monde se sent légitime pour juger mes seins, me dire comment ils devraient être et surtout, ce qu’ils ne sont pas : ils ne répondent pas à ce que l’on attend d’eux, ils ne correspondent pas à la norme. Pourtant de mon point de vue, je n’ai rien à leur reprocher : je ne les considère ni trop gros ni trop petits, ils ont une forme qui me plait et ils ne me font pas mal. Ca devrait être suffisant, et pourtant …

 

Du jugement à tout va

 

Tout le monde y va de son jugement. N’importe qui – même une personne que je ne connais que depuis 5 minutes – se permet de juger de la valeur de ma poitrine, alors que je n’ai absolument rien demandé. Ce qui me hérisse le poil, c’est que cette personne pense que son avis sur le sujet est important, si ce n’est indispensable. Alors que je m’en FOUS. Mais genre, royalement.

Au mieux, son avis ne m’importe pas, au pire, il peut être destructeur. Parce qu’on se laisse toutes envahir à un moment ou à un autre par ce genre de propos. C’est un peu le problème avec l’effet de répétition, au bout d’un moment, on finit par croire ce qu’on nous raconte, un lavage de cerveau en bonne et due forme.

 

De l’acharnement et des complexes

La 1ère fois que l’on m’a reproché de ne pas avoir de seins, je m’en souviens bien : j’étais sous le préau de mon école primaire. Ecole catho et tout hein, où la sexualité n’a pas vraiment sa place. Une de mes copines avait une brassière : le St Graal ! Tout le monde se moquait de moi parce que de toutes façons, j’en n’avais pas besoin, vu que je n’avais pas de seins. A 10 ans.

Je savais ce que c’étaient des seins, j’avais bien vu ceux de ma mère, mais je ne m’en souciais pas encore. Pourtant, cet acharnement sur ma poitrine, ces réflexions incessantes et persistantes ont eu raison de l’amour que je portais à mon corps. J’ai essayé de ne pas les écouter, je vous assure que j’ai lutté : mais j’ai fini par succomber et je me suis mise à complexer violemment. Je me suis détestée, je me suis haïe à en pleurer en constatant, devant le miroir, que mes seins étaient inlassablement trop petits. Envie de chirurgie, envie de faire gonfler tout ça, envie de modifier mon corps … Et puis petit à petit, j’ai évolué : plus envie de subir mais plutôt envie de m’aimer comme je suis, envie de liberté.

 

Le no bra pour me réapproprier mon corps

 

C’est le no bra qui m’a aidée à reprendre confiance en moi (et dans un second temps, le topless). Ca n’a pas été simple mais aujourd’hui je ne complexe quasiment plus. J’ai réussi à me défaire de toutes ces normes qu’induisent le soutien-gorge en le laissant tomber. Ca peut paraître anodin mais ça été une véritable libération : tant sur l’aspect confort que sur mes complexes. Je les laisse au placard, comme mes soutifs. Parce que sans soutien-gorge mes seins sont eux-mêmes, à l’état brut, et ils ne doivent rien à personne. Alors qu’avec un soutien-gorge, c’est différent. Ils seront sexy comme l’estiment les autres. Ils seront comme les autres veulent qu’ils soient : gros, fermes et bombés.

 

Le soutien gorge, un outil esthétique

Un soutien-gorge, ça sert à plusieurs choses : il est indéniable que pour certaines poitrines opulentes, il est indispensable, je ne remettrai jamais cela en question. Mais c’est aussi et surtout un outil esthétique et c’est ce qui me pose le plus problème. Personnellement, je ne mettais des soutifs que pour embellir ma poitrine : « tricher » et rendre mes seins plus gros, plus ronds et remontés. Peu importe si cela piquait, grattait ou me gênait. Il fallait que l’on voie ma poitrine et qu’elle ait un minimum d’intérêt. Tout cela au service d’autrui : parce que c’est bien ce qui me torturait, le regard des autres. Retirer son soutien-gorge permet de s’en affranchir et je vous assure que ça fait un bien fou !

 

La chasse aux tétons … Oui, mais ceux des femmes

Les seins, il faut les montrer, il faut les voir, mais jusqu’à une certaine limite : la zone téton. Celle-là, elle est classée X : le téton, c’est l’intimité du nichon. Et si c’est vrai, ça ne l’est que chez les femmes. Les hommes n’ont pas ce problème : leur poitrine n’est pas sexualisée. Alors que moi, si on voit mes tétons à travers mon t-shirt, ou pire si je pointe, j’ai le droit à des remarques et des regards emprunts de jugement, tant d’hommes que de femmes. La question « on voit pas trop mes tétons ? » revient donc souvent aux oreilles de mon mec. A tort et pour ne pas paraître aguicheuse, je me suis vue acheter des « cache-tétons » ou plus joliment appelés « pétales » (c’est plus glam’) et si c’est rare, il m’arrive tout de même de mes les coller sur les miches avec 2 ou 3 hauts trop fins ou transparents. J’ai toujours l’angoisse d’en semer un en marchant, n’ayant pas une confiance aveugle en ces petits morceaux de silicone autocollants. Bref, cette chasse aux tétons peut virer au casse tête et ce qui me révolte le plus, c’est que c’est le cas simplement parce que je suis une femme. L’injustice.

 

Voici donc tout ce que cause l’hypersexualisation de la poitrine : là où certain.e.s n’y voient qu’un jeu de séduction, cela peut aussi être une source de complexes incroyables et de prises de tête sans nom. Une blague sur des nichons trop petits ou trop gros, qui se veut anodine, vient bien souvent nourrir un jugement incessant subit par la plupart des femmes. Peu importe la taille de notre poitrine, on est toutes logées à la même enseigne (c’est aussi le cas des hommes dont les pectoraux ont la forme d’une poitrine de femme). Le No Bra permet d’une certaine façon de s’émanciper de toutes ces normes sociales et en devient un geste militant à part entière.

 

Et vous, que pensez-vous du no bra en tant qu’émancipation de l’hypersexualisation de la poitrine ?

 

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6 Comments
  • Sarah Lopez

    17 juin 2018 at 19 h 02 min Répondre

    Tu peux pas savoir à quelle point j’ai souri en voyant le titre de ton poste ! C’est grâce à ton article il y a un an que je me suis mise au No-Bra, et depuis, tout n’est pas rose mais ça m’apporte tellement… Plus qu’un simple vêtement en moins, c’est la liberté d’expression, c’est l’affirmation de soi, c’est la lutte pour l’égalité, c’est faire face aux codes de la société et aux regards, qui n’ont d’ailleurs pas lieu d’être… et malheureusement nous sommes encore si peu à jouir de tous ces avantages ! A travers ma démarche j’essaie d’expliquer en quoi c’est un besoin que de remarquer tout ce que l’on peut faire subir aux femmes, pas seulement venant de la gente masculine, mais aussi les femmes entre elles. A toujours se regarder, se comparer… Non, je n’ai plus la poitrine toute ronde et bien remontée, et je m’en fous. Et ça me fait même plaisir de voir que ce n’est pas le cas pour d’autres… Tant que je me sens bien, je resterai comme ça et vive le No-Bra 🙂

  • pauline

    18 juin 2018 at 0 h 36 min Répondre

    ah je ne suis pas la seule à avoir acheter des caches tétons !!!
    c’est super mais dès que j’ai trop chaud, ils se décollent ou quand je les porte une journée complète, ça me déclenche une plaque d’eczéma….
    J’ai aussi testé les pansements, c’est aussi efficace, ça tient mieux et pas de réaction !
    Pendant, plusieurs années, je bossais en sédentaire et au boulot, tout le monde s’en foutait mais maintenant que je suis prof de yoga pour enfants, je dois faire gaffe et c’est chiiiiant…
    J’espère un jour que tout le monde s’en foutra !

  • Célia

    18 juin 2018 at 10 h 33 min Répondre

    Ici je me suis intéressée au no-bra juste après avoir dépensé 175€ dans ce que Charlie Rano (Madmoizelle) appelle les “coques à seins”… J’ai toujours été offusquée du prix de ce genre d’habit “indispensables” (non bien sûr). Je n’en porte plus pendant les week-ends et les vacances, mais je n’ai pas encore réussi pour aller au travail. J’envisage d’acheter des brassières dans un premier temps, parce que j’essaie toujours d’être à l’aise pour pouvoir courir en cas de problème (d’autant plus que je travaille à Paris jusqu’en Août).
    Sans soutif, je me suis rendue compte que mes seins ne me grattaient plus et ne me faisaient plus mal (mal du point de vue musculaire j’entends), alors quand ma mère me gronde parce qu’elle me voit sans et qu’elle veut absolument que ce soit soutenu euh pfff. Heureusement pour moi, mon conjoint me soutient dans cette voie !

  • Celia

    18 juin 2018 at 15 h 27 min Répondre

    Bonjour,

    Ton article est super, je commente rarement mais je voudrais juste revenir sur cette partie : “il est indéniable que pour certaines poitrines opulentes, il est indispensable”. Je fais du 85F (eh oui moi le regard des autres me dit “trop gros”) et mon no-bra se passe très bien ! j’ai même gagné en confort au niveau du dos. Le seul problème que j’ai rencontré que je ne rencontrais pas avant (tous les autres ne sont qu’une variation des problèmes rencontrés avec soutien-gorge) sont les vêtements d’été de travail, qui tombent pour la plupart mal sans soutien-gorge.
    Je m’étale pas trop, mais oui on peut se passer de soutien-gorge avec une poitrine opulente (sachant qu’on peut aussi garder son soutif si on est plus à l’aise avec!).

  • Madi Radi

    22 juin 2018 at 9 h 41 min Répondre

    Merci pour ton article Gala, très intéressant et je peux confirmer totalement que le non-port du soutien-gorge est génial !
    Je n’en porte maintenant que très peu – quand je suis au boulot avec un débardeur ou un pull blanc serré (pour la couleur des tétons) – ce qui est assez rare finalement, autrement, pendant les vacances, débardeur ou pas, je n’en mets pas et franchement, je me sens tellement mieux !
    Le regard des autres me passe un peu par dessus à vrai dire, je me dis qu’ils apprécient ce qu’ils voient 🙂 après, si pas, c’est leur problème, pas le mien, perso, si je me sens bien comme ça…
    C’est très gentil à Célia de préciser que même quand on a une grosse poitrine, c’est possible, je pourrai motiver d’autres femmes qui me disent que je peux faire sans vu que j’ai une petite poitrine.
    Après commencer petit à petit si on ne se sent pas à l’aise au début, pourquoi pas !

  • Anaïs

    8 août 2018 at 8 h 48 min Répondre

    Je suis totalement d’accord avec toi. Je pratique de plus en plus le “no-bra” avant tout pour des raisons de conforts mais aussi de difficulté à trouver ma taille de soutien-gorge. Au début j’étais pas à l’aise et j’avais peur du jugement des autres. Et finalement je me sens vraiment bien. Personne dans la rue ne m’a jamais rien dit. Et surtout je prends conscience que la société nous prends pour des truffes. Les seins, les vrais, ne sont pas et ne doivent pas être tout rond, tout rebondi, tout gros. Ce n’est pas un objet de désir ou de sexualité. Ce sont juste des “biberons” à la base. Alors certes c’est ultra féminin mais c’est juste la beauté et la diversité de la nature.
    Libérer les seins ne veux pas dire pour autant être vulgaire ! On peut vivre sans soutif mais avec descence et discrétion !

    En tout cas merci pour ton article. Il m’a beaucoup plu !

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