Gala's blog | Accepter sa différence : La phobie scolaire
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Accepter sa différence : La phobie scolaire

J’ai longuement hésité avant de publier cet article, et je vous avoue que je ne pensais même jamais le faire. Sauf qu’il y a quelques jours, je suis tombée sur un reportage sur le harcèlement à l’école dans l’émission Infrarouge. Et j’ai trouvé que les personnes qui en parlaient – élèves comme parents – étaient très courageuses de s’ouvrir de la sorte, et que c’était une belle façon de dénoncer cette horreur qu’est le harcèlement. Je n’ai pas été à proprement parler harcelée.

Moi, ce dont je souffre en réalité s’appelle la Phobie Scolaire. Un terme que j’aime peu et qui, je trouve ne me correspond pas tant que ça. La phobie scolaire veut dire que je n’arrive pas à aller à l’école, ça me provoque des angoisses. J’ai été déscolarisée en 1ère, mais je n’ai jamais été à l’aise en classe, et ce dès le CP.

Le problème de la phobie scolaire, au même titre que le harcèlement, est que ce n’est pas reconnu. Mais ce qu’il faut savoir, et ce qui est le plus important, c’est que l’on peut s’en sortir. Oui, on peut s’en sortir sans l’école, on n’en a pas forcément besoin, ce n’est pas vital. On imagine toujours que si on ne va pas à l’école, on est un paria, on est faible, on est nul, on n’a plus d’importance. Si j’écris cet article, c’est pour aider. Je sais que certains enfants sont déscolarisés dès l’entrée en 6ème, j’en rencontre de plus en plus et ce n’est pas normal …

MontpellierMontpellier – Septembre 2008

 

La phobie scolaire et moi : je n’arrive pas à aller à l’école

 

Je suis trop nulle !

Mon problème est survenu lorsque je suis passée d’un collège privé à un lycée public. J’ai été complètement larguée dans la nature, les techniques d’enseignement n’étaient plus du tout les mêmes. J’étais plutôt bonne élève et même si j’ai toujours aimé me débrouiller seule et apprendre par moi-même, là c’était trop, ou plutôt pas assez. J’ai commencé à avoir de mauvaises notes et ça m’a beaucoup vexée. Les profs n’étaient pas vraiment sympas avec moi et ne cherchaient pas à m’aider comme j’y étais habituée. J’ai été convoquée par la conseillère d’orientation qui m’a clairement dit : “si tu veux rester dans ce lycée, il te faudra aller en Bac STG et non pas en ES comme tu le souhaites car tu es trop nulle” (merci pour les STG, j’ai pas mal d’amis qui ont suivi ce cursus, et ils s’en sortent très bien) (et tout ça pour des statistiques …).

En milieu d’année, je suis repartie dans le privé. Mais je me rends compte maintenant que, privé ou publié, c’était le lycée en général qui ne me convenait pas. Et j’ai alors commencé à faire des insomnies, ce qui m’empêchait de plus en plus d’aller en classe … Tout le monde, en particulier le corps enseignant, pensait que je faisais semblant, que je faisais des caprices. Personne, moi la première, ne comprenait que l’école ne me convenait tout simplement pas.

 

L’école ce n’est pas mon truc

J’étais totalement démotivée et je suis partie vivre à Montpellier avec une amie pour changer d’air. La coloc, c’était génial … Mais décidément, l’école, ce n’était toujours pas mon truc. Je me sentais toujours aussi nulle et je ne dormais pas. On est donc revenues chez nous et c’était pour moi un échec de plus.

Mais quelques temps plus tard, je suis partie 10 jours en Espagne chez ma cousine. Elle m’a fait sortir, bouger et reprendre un peu confiance en moi. En rentrant, j’ai suivi une thérapie comportementale et cognitive pour mes insomnies : en 2 mois je dormais de nouveau (je suis tombée sur la bonne personne je pense). J’étais reboostée physiquement. Je me suis inscrite en urgence au CNED et je me suis mise à fond à étudier pour mes épreuves anticipées du bac : je n’avais plus que quelques semaines devant moi, 1 mois et demi pour apprendre toute une année de cours pour être exacte ! Et je l’ai fait ! Je n’ai pas eu des notes excellentes mais j’avais quand même quelques points d’avance et ça m’a fait du bien ! Et l’année d’après, j’ai aussi passé et obtenu mon bac avec le CNED, et un bac ES Madame la conseillère d’orientation. Comme quoi, je n’étais pas si nulle que ça non ?

Tout ça pour dire que l’on peut tout à fait s’en sortir SANS aller à l’école ! Et ça ne devrait pas être aussi difficile de quitter le cursus traditionnel, on ne devrait pas passer par toutes ces étapes, tomber en dépression (pour certains c’est même l’hospitalisation) et ressentir autant de honte. Pourtant, ce sentiment de honte, les profs l’ont bien entretenu. Je vous passe certains détails parce que ce serait très long, mais on m’a beaucoup rabaissée et on n’a quasiment jamais essayé de me comprendre, tout simplement parce que je ne rentrais pas dans le moule.

 

J’étudie à MA façon

 

Au final, j’ai de bien meilleures notes quand je travaille toute seule. Je me suis rendu compte que j’avais besoin d’apprendre par moi-même, de travailler à mon rythme, c’est à dire très très vite, que j’étais plutôt autodidacte. Et cela ne m’handicape en rien dans la vie de tous les jours et pour étudier : j’ai suivi une formation journalistique d’un an (au CNED), un BTS Communication (toujours au CNED mais je ne l’ai pas validé car ça ne m’intéressait pas tant que ça) et j’ai entrepris une licence d’anglais à la Sorbonne Nouvelle. J’ai aussi travaillé dans un magasin de vêtements et dans une radio. J’ai été rédactrice pendant 3 ans et j’ai lancé ma boutique en ligne il y a 2 mois. Ce qui n’est pas trop mal, pour une fille sur qui personne n’aurait misé une cacahuète 6 ans en arrière, tout ça parce qu’elle n’arrivait pas à aller à l’école ! Comme quoi, on peut tout à fait s’en sortir sans passer par la case lycée !

Tout ça pour dire que l’on ne vaut pas moins qu’un autre parce qu’on est différent et que l’on s’assied pas sur une chaise dans une classe avec 30 personnes. Chacun sa façon d’appréhender les choses, chacun sa sensibilité, son ressenti. Je ne me sentais pas bien dans le système conventionnel, pour autant je n’étais pas à jeter à la poubelle non plus.

 

Ne pas blâmer l’élève

 

La phobie scolaire, c’est le fait de ne pas pouvoir aller à l’école. Se retrouver en classe, avec 20, si ce n’est 30 autres élèves est une véritable source d’angoisse et paralyse complètement : envie de vomir, mal au ventre, à la tête … Une phobie en somme ! Il ne faut pas blâmer l’enfant, l’élève. Ce n’est pas sa faute, ce n’est pas une tare. Et il ne fait pas semblant, il ne peut tout simplement pas faire cette démarche là. Ce n’est pas grave puisqu’il existe des alternatives comme le CNED. Le tout est de ne pas forcer et ne pas brusquer, au risque de se braquer, de se renfermer et d’empirer les choses. On est tous différents face à la phobie scolaire, certains ont des soucis de phobie sociale, d’autres ont été harcelés … Moi c’était juste une question de rythme … Comme quoi, c’était franchement bête. Mais dans tous les cas, il est important de ne pas porter de jugement … Et encore moins de faire culpabiliser qui que ce soit.

 

Ne pas juger les parents

 

On a beaucoup critiqué mes parents, parce qu’ils ne me forçaient pas, justement. Beaucoup de personnes se sont permis de les juger parce qu’ils étaient trop laxistes. Non, j’ai plutôt eu des parents très compréhensifs. Ca n’a jamais été un problème pour eux que je ne puisse pas aller à l’école “normale”, et ils ne m’ont jamais jugée et encore moins forcée. Ils ne m’ont jamais disputée ou fait ressentir que j’étais faible et une moins que rien. Et je pense que ça m’a aidée à tenir, moi qui me sentais déjà terriblement nulle. Ils m’ont toujours fait savoir qu’ils étaient fiers de moi, et c’est le plus important. On peut facilement se sentir démuni face à une situation comme la phobie scolaire, tout simplement parce qu’on ne sait pas ce que c’est et on sait encore moins comment la gérer. Il n’y a pas de recette magique, ce qui a fonctionné sur moi ne marchera pas forcément sur d’autres. D’ailleurs, je n’ai jamais pu retourner à l’école. Mais je me suis tout simplement rendu compte que ce n’était pas grave, que ce n’était pas essentiel à mon bien-être.

 

Les alternatives à l’école

 

Il existe de nombreuses alternatives à l’école physique, mais elles sont trop peu connues et c’est bien dommage :

  • On peut déjà décider de quitter le cursus général pour intégrer un CFA ou autre sans pour autant se sentir nul. Les filières manuelles sont très intéressantes et je peux vous dire que mes amis qui ont suivi ce cursus gagnent très très bien leur vie aujourd’hui.
  • Le CNED (Centre National d’Etudes à Distance) a été super pour moi. J’ai mis du temps à m’y mettre mais grâce au CNED, j’ai un bac ES en poche et j’ai pu accomplir quelque chose qui me tenait énormément à coeur.
  • Les Moocs, même s’ils ne délivrent pas de diplômes reconnus par l’état sont très riches en enseignement ! Vous pouvez même étudier des cours dispensés par des profs d’Harvard ou du MIT (pas mal pour reprendre confiance en soi) !
  • De nombreuses universités proposent des cours à distance, j’étudie à la Sorbonne, mais la fac de ma ville propose aussi cette possibilité.
  • De nombreux organismes proposent des formations à distance, une de mes meilleures amies en a suivi une au CNFDI.
  • Des écoles alternatives existent, comme Summerhill en Angleterre ou les écoles Freinet en France.
  • L’association phobie scolaire peut vous renseigner sur les démarches à suivre pour gérer cette période difficile.

Voici les alternatives que je connais, n’hésitez pas à partager les vôtres en commentaires pour étoffer la liste !

 

Des pistes pour aller mieux

 

Je vais vous donner des pistes, si vous-même ou l’un de vos enfants semble souffrir de phobie scolaire. Je n’ai pas de recette magique mais si ça pouvait au moins aider une personne … Ce serait génial ! 

 
Ne pas rester seul 

Si l’on ne peut pas aller à l’école, on peut toujours essayer de pratiquer une activité extra scolaire : danse, gym, échecs, piano … Il y en a à foison. 

 
Entreprendre une psychothérapie 

Pour la phobie scolaire, ça n’a pas fonctionné de mon côté, mais la thérapie comportementale et cognitive a fait des miracles pour mes problèmes de sommeil : 2 ans d’insomnie guéris en 2 mois, qui dit mieux ? Et il ne faut pas se décourager si ça ne fonctionne pas du premier coup, on peut même envisager de changer de psychothérapeute (c’est comme partout, il y a les bons et les mauvais) ! Et ce n’est pas une honte de voir un psy.

 
Chercher du réconfort 

Auprès de sa famille, de ses amis … Et si vous êtes parent : surtout ne rabaissez pas votre enfant et faites lui tout le temps des compliments ! Même si sur le coup on pense que ça n’a aucun effet, je vous assure que ça fait du bien au moral !

 
 Changer d’air 

Partir en Espagne m’a fait un bien fou ! Envisager un voyage pour une personne “phobique” (mais qu’est-ce que je déteste ce mot!) ne s’annonce pas forcément de tout repos, mais ça peut s’avérer bénéfique. L’important est de se vider l’esprit et de penser à tout sauf à l’école et à nos problèmes.

 
Envisager la phytothérapie ou les médecines douces 

Si les somnifères n’ont JAMAIS fonctionné sur moi (sauf pour les effets secondaires comme l’urticaire, les trous de mémoires et les troubles de la concentration…), les plantes ont un effet radical ! On peut prendre des plantes pour calmer le stress, les angoisses … Et je sais qu’il existe même des fleurs de bach pour soigner les terreurs et les phobies justement ! L’ostéopathie, l’homéopathie, la phytothérapie, la kinésiologie : toutes ces médecines peuvent, si ce n’est soigner, au moins apaiser et amoindrir les sensations terribles que l’on ressent quand on souffre de phobie scolaire.

 
Se cadrer 

Ce n’est pas parce qu’on est à la maison que l’on ne doit pas avoir un emploi du temps digne de ce nom ! Noter tout ce qui se passait dans ma journée m’a fait du bien, ça m’a donné l’impression que je faisais réellement des choses ! Et c’est bon pour le moral ! Dans le même ordre d’idée, on peut imaginer remplir un emploi du temps d’activités diverses. Et même si l’on n’est pas capable de tout faire tout de suite, on peut tout à fait surligner les choses que l’on a pu réaliser dans la journée, et voir son évolution positive au fil des semaines !

 
Avoir une bonne hygiène de vie 

Manger mieux, faire du sport … Ca aussi ça fait du bien, ça aide mentalement !

 
Et pourquoi pas … Ouvrir un blog 

Il semblerait que ce soit à la mode ! Une des plus belles revanche, est selon moi celle de la Youtubeuse Marie de Enjoy Phoenix. Elle a subi du harcèlement pendant plus d’un an je crois, s’est lancée dans les vidéos Youtube, et a désormais dépassé le million d’abonnés !

 
Ne pas ressentir de honte 

C’est difficile au début, mais je vous assure que vous n’avez pas à avoir honte de vous, ou de votre enfant. Et puis avoir honte de quoi au juste ? De ne pas être comme tout le monde ? C’est plutôt une force je dirais !

 
Et finalement, accepter sa différence 

Au moins, on sort du lot et on se démarque ! Accepter ma différence m’a redonné confiance en moi : je suis désormais contente d’être différente ! Je dirais même que je la cultive : végétarienne, puis maintenant vegan, je mange aussi sans gluten, 100% bio … Je crois que je me sens plutôt bien dans la différence !

 

Je vous invite à visionner ce discours qui explique pourquoi l’école tue la créativité !

 

Je pense que je ne me serai jamais autant livrée. Je vous avoue que ça me fait un peu peur, mais j’espère vraiment que ça pourra aider et pourquoi pas, faire bouger les choses !

Et vous, souffrez-vous de phobie scolaire ? Connaissez-vous quelqu’un qui s’est retrouvé face à ce problème ? Vous aussi, racontez-nous votre histoire !

 

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11 Comments
  • Olivia

    14 février 2015 at 14 h 41 min Répondre

    Coucou Gala,
    Ton témoignage est vraiment beau je trouve. Tu prends vraiment du recul sur toi même ce qui n’est pas évident surtout vu le sujet que tu aborde, qui est je crois, très complexe. J’ai aussi vu ces différents reportage sur le harcèlements scolaire et c’est vrai qu’on est parfois tenter de se permettre de juger alors qu’on ne connaît pas du tout le sujet, ce qui est aussi le cas pour la phobie scolaire. Comme tu le décrit, j’espère ne pas avoir vécu avec des personnes qui en souffraient sans m’en être rendu compte. Je ne pense pas mais il est vrai que ces “symptomes” (le terme est-il adéquat ?), peuvent être associés à de nombreuses choses par méconnaissance. En tout cas je trouve ça vraiment bien que tu en parle d’autant plus que ça t’est personnel et j’imagine assez douloureux. Cela fait partie des sujets qui doivent être abordés en profondeur et régulièrement pour qu’on en prenne conscience. En plus tu as réussi brillamment tes études ce qui montre bien, comme tu l’explique, qu’il y a des alternatives à tout.
    Bises et merci pour ton article 😉 !

  • Marina

    14 février 2015 at 19 h 14 min Répondre

    Bravo !!!
    J’ai eu le même “soucis” que toi..
    Phobie scolaire puis phobie sociale à 14 puis 16 ans et un bel échec scolaire. Malgré mes 24 ans, je me sens encore fragile.
    Je viens d’entamer une formation dans une branche qui ne me convient pas réellement, mais il vaut mieux ça que rien. Et j’espère ne pas échouer encore une fois.
    Vive la team Vegan !!!!
    Pleins de bisous et encore bravo !! Tu es un modèle.

  • la Cigale ou la Fourmi

    14 février 2015 at 21 h 24 min Répondre

    Très joli texte, et en plus, tu donnes beaucoup d’alternatives, et du courage, à tous ceux qui passent par là.
    Tu as fait de ta différence une force, je trouve qu’un tel cheminement traduit une grande force en toi, celle d’aller vers qui tu es toi, et non pas être comme les autres.
    Tu peux être fière de cet article, bises!

  • Charlotte

    15 février 2015 at 6 h 38 min Répondre

    Comme je te comprends… moi l’école, ça m’allait comme un gant. J’étais bonne élève et les rythmes m’allaient parfaitement… jusqu’au jour où ma meilleure amie, très brillante mais aussi très sensible, a fait de la dépression, en première. On a commencé à s’isoler, moi pour la soutenir, elle par nécessité, et aussi parce que les autres jeunes ne pouvaient probablement pas faire face à tant de négativité. Ils parlaient de fêtes, de révisions et de vacances, alors que nous conversions de crises d’angoisses et de séances de psy. Un jour, mon amie est partie à l’hôpital et je me suis retrouvée seule dans cette classe où tout le monde vivait joyeusement. S’ajoutent à cela des problèmes de famille (je n’ai pas eu la même chance que toi avec mes parents !) et je suis partie vivre chez mon copain de l’époque. Il m’amenait le matin au lycée et souvent, je lui demandais de me ramener de suite. Arriver dans le hall du lycée, seule, avec cette angoisse au ventre, je n’y arrivais plus. Mes notes ont bien sur dégringolé, et en terminale, une conseillère m’a convoquée, car je ne venais plus du tout. J’ai arrêté l’école, pris 10 kg, ne voyais plus mes parents et faisais des cauchemars la nuit sur mon futur. Je voulais prouver à tous qu’on pouvait s’en sortir sans le bac, alors j’ai cherché des centres de formation pour adultes qui m’ont rejetée car trop jeune ! J’ai ensuite commencé à travailler dans une usine (à viande !) parce qu’il fallait bien que je fasse quelque chose, et je voulais leur montrer que je pouvais gagner ma vie. Quelques mois plus tard, je ne sais toujours pas comment c’est arrivé, mais j’ai eu un sursaut d’énergie. Je ne pouvais plus me laisser couler comme ça, alors j’ai quitté mon copain (qui a lui aussi joué dans l’histoire), je suis retournée chez mes parents et j’ai accepté par dépit que ma mère m’inscrive dans un autre lycée, dans une autre ville, à la rentrée suivante. Là bas, j’ai rencontré de nouvelles personnes et repris confiance doucement en moi. J’ai eu le bac avec mention, il y a même une prof qui est venue me voir en fin d’année pour me dire qu’elle était bluffée : elle n’avait pas été au courant de mon parcours et avait été très surprise, car j’étais l’une de ses meilleures élèves.
    Donc mon histoire est un peu différente de la tienne, ce sont des éléments extérieurs à l’école qui ont déclenché mes angoisses et ma déscolarisation, mais j’ai ressenti comme toi cette peur de me retrouver dans une classe, à un âge où l’attitude est si importante. J’ai aussi vraiment ressenti cette pression, de toutes parts, de mes proches comme des aides sociales, pour obtenir ce fichu bac sous peine de ne devenir personne. J’aurais bien aimé à l’époque qu’on m’écoute un peu plus et qu’on me montre des pistes alternatives.
    Aujourd’hui je pense avoir échappé de très peu à un destin bien différent : j’aurais pû rester dans cette usine toute ma vie, qui sait, ou bien un centre de formation pour adultes m’aurait acceptée et j’aurais fait un métier complètement différent.
    Désolée pour le pavé, ton histoire m’a inspirée !

  • Tara

    15 février 2015 at 20 h 50 min Répondre

    Tiens, je tombe sur ton article alors même que j’ai un devoir à rendre sur la phobie scolaire, pour mercredi.
    Je suis étudiante en psychologie et je ne l’avais jamais étudié avant cette année (dingue, quand on sait que je serai diplômée en juin). En effet, les TCC sont assez efficaces concernant ce genre de problématiques. D’autres thérapies existent et sont efficaces mais tout dépend vraiment de la problématique de bas, le facteur déclenchant, ce qui est enfoui sous cette phobie scolaire.

    Merci pour ce témoignage.

    Tara

  • Le Parrain

    15 février 2015 at 22 h 02 min Répondre

    Coucou Gala, Le documentaire sur le harcèlement scolaire m’a profondément touché, comme toi, et interpellé en tant qu’enseignant spécialisé. Je trouve que nous ne sommes pas suffisamment attentif aux jeunes qui appellent parfois au secours puis qui se réfugient souvent dans le silence, ce qui est un vrai drame. Ton article sur ton histoire personnelle de phobie scolaire me rappelle à mes devoirs d’être toujours attentifs à ceux dont nous avons la charge pour leur transmettre des connaissances. Bonne continuation pour tes projets de vie, je pense que tu n’as plus besoin de chaines et que ta route est claire et dégagée! Phil

  • Christine

    16 février 2015 at 16 h 37 min Répondre

    Bonjour, ma fille a 10 ans est victime de harcèlement scolaire depuis longtemps…j’ai entamée les démarches en appelant le numéro mis en place par le gouvernement…puisque pas entendu à l’école…ou la violence est niée…c’est la énième semaine sans école…sans soutien…la directrice n’a pas suivit les consignes pour gérer la prise en charge…et a convoqué ma fille et les élèves harceleurs…et a obliger a ce qu’elle joue avec eux et l’interdiction d’en parler…c’était vendredi 6/02…j’ai rappelé le numéro de lutte contre le harcèlement ou a été conseiller de pas la remettre à l’école en attendant que l’internant spécialiser prenne les choses en main ( dans les 10 jours)…sauf qu’entre temps la directrice a organiser un réunion avec l’inspecteur de l’académie, assistante sociale, psy scolaire, etc…car c’est moi que ne met plus ma fille à l’école ( subir des violences c’est pas un motif) qu’au numéro de lutte contre le harcèlement suite a l’interrogatoire, a été déterminer qu’il y avait toutes les caractéristiques de harcèlements…elle n’y crois mm pas…et elle sait gérer dans son école, il n’y a pas de violence…du coup nous sommes toutes les deux face a une situation lourde a gérer..pas une asso dans ma région est concerner…pas une personne est touchée par la violence que peux subir un enfant…et rien n’est prévue pour aider les parents ou enfants dans la période d’attente ou doit réagir l’intervenant…surtout quand ça concerne l’enfant d’une maman solo dans la précarité…je dois changer ma fille d’école…je suis à la campagne, sans aide et moyen…sans chaleur humaine…alors protéger un enfant c’est dur…et c’est pas possible de la remettre dans cette école ou elle a pas un moment de répit..ou on lui dit ” qu’elle va mourir”..;qu’elle est “contagieuse”, c’est du tirage du cheveux, bousculade, coup de pied, baffe, moquerie….et l’enseignante ne crois pas car ma fille va pas dire…elle va pas dire car depuis le primaire…elle est pas cru…et moi c’est que je protège trop ma fille, que je noircis la situation etc…cette année la violence est montée en puissance…ct plus supportable…j’ai agis…mais là en attendant nous on est exclues et pas soutenue par l’école…alors que ça devrait être les ” violents” qui devrait être “puni”…merci pour votre témoignage…Chris

  • Nadia

    16 février 2015 at 21 h 12 min Répondre

    Bravo Gala, très beau témoignage ! et très utile de plus. Christine, vous pouvez aussi alerter le journal local, en général ça fait beaucoup bouger les choses ! ou faire un courrier recommandé à l’inspection académique, ils n’aiment pas trop non plus. En tout cas protéger votre enfant de violences passe avant ce que peut vous dire l’école ! surtout que vous avez dénoncer via le numéro de téléphone mis en place pour cela, donc vous avez fait ce qu’il fallait. Très bon courage à vous ! l’association Phobie Scolaire a un groupe sur facebook, vous y trouverez beaucoup de soutien et des infos !

  • Anna

    26 février 2015 at 19 h 03 min Répondre

    Merci beaucoup d’avoir partager ton vécu sur ce blog, j’ai eu les larmes aux yeux en lisant parceque je me sens vraiment moins seule et ca m’a rassurée meme de voir tout ce que tu as accompli et qu’on peut sans sortir sans aller a l’école et qu’il faut y aller a sa rythme surtout.

  • nanuchu

    29 mars 2015 at 14 h 37 min Répondre

    c’est quelles plantes qui t’ont aidée à en finir avec les insomnies? merci

  • Emilie

    24 novembre 2016 at 1 h 02 min Répondre

    Je viens de lire ton article et il me touche énormément.

    J’ai moi même eu énormément de difficultés étant jeune. J’étais une personne introvertie ( mais vraiment , même faire la bise pour dire bonjour ou aller acheter une baguette de pains m’étais impossible).

    C’est surtout au collège que ça a été très difficile. Je vivais depuis 3 ans et demi dans un pays étranger et mon école n’était pas une vrai école ( nous étions 5 par classe , arrivée en sixième j’étais la seule et même si je venais en cours je faisais les cours par le cned mais en classe).

    Nous avons du être rapatriés en urgence et je suis arrivée, moi la fille introvertie , en cours d’année de sixième.

    Là le cauchemar a vraiment commencé. C’était vraiment horrible. Je me sentais atrocement différente et j’étais la risée des profs ET des élèves.

    Les profs me rabaissaient tout le temps ( même pas pour mes notes qui étaient plutôt bonnes mais pour mon comportement).

    On trouvait que je n’étais pas assez “dynamique” , pas assez ceci ou cela on se moquait de ma timidité maladive. Ca a été vraiment très difficile.
    Tous les jours je pleurais pour ne pas allez à l’école tous les jours j’angoissais , je m’endormais même en classe puisque je ne dormais pas chez moi ce qui n’a fait qu’accentuer les moqueries de mes camarades de classe et les remontrances de mes profs.
    Par moment je manquait les cours et quand je disais que c’était par ce que j’avais mal au ventre ( tellement mal au ventre que j’étais recroquevillée dans mon lit) les profs disaient que c’était du caprice , de la comédie.
    Quand mon père est décédé et que j’ai du retourner au collège ( j’avais 12ans) , tout le monde s’est forcément radoucit ( j’appelle ça de l’hypocrisie) , d’autant plus que la cause de son décès était assez extraordinaire du coup j’étais devenue l’attraction générale.
    Finalement j’ai décidée de subir et de me renfermer sur moi même.
    Arrivée au lycée , j’étais une personne déprimée renfermée et toujours très très très timide.
    Puis fort heureusement avec le soutien de ma famille mais aussi la rencontre de super personnes dans ma classe de seconde ça a été mieux. Mais je te comprends dans le sens ou j’ai vécue un vrai cauchemar ou on me blâmait au lieu de m’aider. Je me sentais différente et surtout nulle, très nulle.
    J’ai perdu toute confiance en moi et même si aujourd’hui ( j’ai 26 ans) je fais tout pour sortir de tout ça , même si j’ai appris à avoir plus confiance en moi, à être positive, même si aujourd’hui je peux dire que je suis heureuse , il y aura toujours des restes.
    Je ne comprends pas pourquoi on minimise les moqueries à l’école et les appels au secours des enfants.
    Non ce ne sont pas des caprices mais des souffrances réelles qui peuvent avoir des conséquences dramatiques.
    Désolée pour ce commentaire très long et qui raconte vraiment un détail de ma vie très intime mais je pense que c’est important d’en parler , de montrer que non , ce ne sont pas des cas isolés.

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