Gala's blog | “NotAllMen”, “on ne parle jamais assez de …” : comment on évite de parler des vrais problèmes
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“NotAllMen”, “on ne parle jamais assez de …” : comment on évite de parler des vrais problèmes

Je vous retrouve aujourd’hui avec un article qui me tient particulièrement à coeur, tant je rencontre cette problématique depuis des années sur les réseaux sociaux. Et depuis que je parle de féminisme, c’est incroyable à quel point ça s’est exacerbé.

Il y a deux comportements que j’ai envie de traiter, celui du “arrêtez de mettre tout le monde dans le même panier” et celui du “on ne parle jamais assez de …” que rencontrent tous les créateur.ice.s de contenu / militant.e.s / journalistes / …

 

Le NotAllMen ou “arrêtez de mettre tout le monde dans le même panier”

 

Ca marche pour tout, autant pour le “Not all men” lorsque j’aborde un sujet féministe comme les violences sexuelles ou lorsque je parle de véganisme ou de cause animale et que l’on me rétorque “je ne suis pas végé mais ça ne veut pas dire que je n’aime pas les animaux, au contraire, je les adore”. C’est bien beau de le préciser, sauf que c’est hors sujet, et c’est bien le problème. On se détourne complètement du sujet principal, à cause de l’égo. A chaque fois que l’on parle de quelque chose, même si l’on n’accuse personne en particulier, l’égo, gonflé à bloc apparaît en force ! Parce que beaucoup de personnes prennent les revendications pour des attaques personnelles. Sauf que ce n’est pas (toujours) le cas, et c’est pénible, parce que du coup, on ne peut pas parler “tranquillement” du sujet que l’on souhaite aborder. Ce ne sont pas des arguments, ce sont seulement des phrases qui polluent, ça ne donne pas lieu à des débats constructifs, ça n’apporte rien, si ce n’est un gros tas de commentaires remplis de non-sens et de propos illogiques au plus haut point. Ca fatigue tout le monde, autant les personnes qui ont rédigé les commentaires, que ceux qui les lisent et y répondent.

Par exemple, il y a quelques temps, j’ai partagé cette publication sur Instagram :

 

 
 
 
 
 
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Une publication partagée par Gala – Féminisme & Véganisme (@galasblog) le

Pour le coup, cette citation n’attaque personne en particulier, plutôt la société. Je ne pensais pas qu’elle déchainerait autant les foules et pourtant … Les hommes se sont sentis visés, alors même qu’ils ne l’étaient pas. J’irai même plus loin, puisque selon moi, je trouve ça plutôt cool pour eux, de ne pas être considérés comme étant moches sans maquillage par la société ! Ce que je dénonçais, c’était plutôt le conditionnement qui nous façonne depuis notre plus tendre enfance. Mais on m’a énormément attaquée sur le fait que je prétendais que tous les hommes pensaient que les femmes étaient moches sans maquillage. Ce qui, selon eux est complètement faux parce que, EUX, ils trouvent que les femmes sans maquillage sont plus jolies. Faire de son cas une généralité … L’égocentrisme dans toute sa splendeur.

Il y a quelques temps, Roxane de Dearlobbies relayait des infos concernant le scandale lié aux chauffeurs Uber. Elle a ensuite partagé une story dans laquelle elle demandait à ses abonné.e.s d’arrêter de lui envoyer des message qui disaient “tous les chauffeurs Uber ne sont pas des violeurs !”. Certes, mais là n’était pas le sujet. Le sujet c’était de dénoncer les chauffeurs Uber qui sont des violeurs. A chaque fois qu’un.e militant.e dénonce une injustice ou autre, on saborde directement son propos en déviant et détournant le sujet. Il ne faut surtout pas parler du problème, il faut toujours éviter de parler des problèmes.

 

“On ne parle jamais assez de …”

 

C’est une chose qui m’arrivait souvent, lorsque je ne parlais “que” de véganisme. On me rétorquait souvent “et les petits enfants en Afrique tu y penses ? Pourquoi tu ne les aides pas eux ?”. La première réponse qui me vient en tête n’est pas politiquement correcte donc je vais me taire et je vais essayer d’avoir un discours un peu plus constructif ! Depuis que je suis féministe, et que je soulève des problématiques que les femmes rencontrent au quotidien, on me reproche toujours de ne pas assez parler des hommes. Par exemple, à chaque fois que je parle de violences sexuelles, on me reproche de ne pas parler des violences que les hommes subissent, on me reproche de ne pas parler des personnes qui mentent et détruisent la vie des hommes … Ces reproches proviennent de femmes et d’hommes (même si la plupart du temps, elles sont masculines).

Lorsque je décide de traiter un sujet, je l’angle d’une façon spécifique qui m’est personnelle (c’est d’ailleurs pour cette raison que l’objectivité, quelle qu’elle soit, dans le journalisme ou partout, n’existe pas alors qu’on tente de nous faire croire que c’est le cas. Choisir un angle particulier affecte de facto l’objectivité du sujet que l’on va traiter, peu importe la façon dont on va le traiter). C’est donc un choix, volontaire, de parler des violences sexuelles faites aux femmes. Je ne peux pas traiter de tous les sujets, c’est impossible. Et je n’en ai pas forcément envie. Pour ma part, ce sont les violences sexuelles faites aux femmes que je souhaite dénoncer. Libre à celleux qui souhaitent en dénoncer d’autres de le faire.

C’est ainsi que sous cette fameuse publication du maquillage, on m’a énormément reproché de ne pas parler des injonctions que les hommes subissent. Et c’est normal que je ne l’aie pas fait, ce n’était pas le propos. Ce n’était pas ça que je cherchais à dénoncer. Et ça ne regarde que moi, puisque c’est mon espace, c’est moi qui écrit, je fais encore bien ce que je veux. Et pour les personnes qui souhaitent voir aborder ces sujets là, elles n’ont qu’à le faire elles-mêmes ou alors, se désabonner si mon contenu ne leur convient pas et s’abonner à d’autres comptes qui traitent les sujets qu’elles souhaitent voir aborder. C’est ça qui est merveilleux avec internet, c’est qu’il y en a pour tous les goûts et pour tout le monde !

Peu importe le sujet que j’aborderai, on me reprochera toujours de ne pas en aborder d’autres. Je me suis fait une raison, mais j’aimerais tout de même essayer de comprendre ce comportement. En fait, je crois que ça sert à faire l’autruche, ça permet de décrédibiliser mon propos pour ne pas avoir à y faire face. C’est bien plus simple comme ça, c’est plus facile de se voiler la face et ne pas avoir à prendre ses responsabilités ou pire, à changer. Parce que changer ses habitudes c’est bien compliqué pour l’humain, changer, c’est certainement ce qu’il y a de plus difficile.

 

Voilà donc ce que j’ai à répondre à toutes ces attaques, qui m’empêchent d’aborder correctement les sujets que je souhaite traiter depuis que je suis engagée dans la cause, qu’elle soit animale ou féministe. N’en déplaise, j’angle et aborde les sujets de la façon que je souhaite le faire ! Mon contenu est gratuit pour les personnes qui le lisent et n’est pas contractuel ?

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